L'opposant Alexeï Navalny condamné à trois ans et demi de prison — Russie
- par Thibaud Popelin
- dans Monde
- — Fév 4, 2021
Il s'agit de la peine de prison la plus longue infligée à celui qui s'est imposé, en dix ans, comme le détracteur numéro 1 du Kremlin. L'opposant peut encore faire appel. Il a été reconnu coupable d'avoir violé son contrôle judiciaire.
Alexeï Navalny a répété que M. Poutine était celui qui avait ordonné au FSB, les services de sécurité, de l'empoisonner.
"Nous nous rassemblons dans le centre de Moscou immédiatement, on vous attend Place du Manège", a-t-elle proclamé sur Twitter.
Le principal opposant de Vladimir Poutine reste en détention.
Les actions en justice contre ses alliés et collaborateurs se sont également multipliées: quasiment tous ont été assignés à résidence, incarcérés ou poursuivis ces dernières semaines.
L'affaire examinée mardi concernait une requête des services pénitentiaires qui accusaient M. Navalny de ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire dans le cadre sa condamnation avec sursis. La Cour européenne des droits de l'Homme avait dénoncé ce verdict. Des milliers de manifestants ont été arrêtés à chaque fois.
L'organisation anticorruption dirigée par le quarantenaire a aussitôt appelé à une manifestation immédiate au pied du Kremlin.
Un proche collaborateur d'Alexeï Navalny a annoncé mercredi "février la poursuite de sa lutte, affirmant que l'UE devrait répondre à son emprisonnement en ciblant "l'argent" du président russe Vladimir Poutine". L'émissaire doit passer deux jours dans la capitale russe, jusqu'au 6 février. "Le verdict contre Alexeï Navalny est un coup porté aux libertés fondamentales et à l'Etat de droit en Russie", a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
Emmanuel Macron a jugé, de son côté, "inacceptable" sa condamnation et appelé à sa "libération immédiate".
Le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont condamné la sentence et réclamé une nouvelle fois la libération immédiate de l'opposant russe.
"Nous n'acceptons pas sa condamnation".
"J'appelle la Russie à respecter ses engagements internationaux et à le libérer immédiatement et sans condition", a renchéri Ursula von der Leyen dans un message distinct. "Personne n'a suggéré que la visite de Josep Borrell à Moscou soit annulée".
Près de 300 personnes demandant sa libération ont aussi été arrêtées mardi, selon l'ONG spécialisée OVD-Info, alors que les alliés de l'opposant avaient appelé à un rassemblement devant le tribunal. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell est justement attendu vendredi à Moscou. Les grandes villes russes ont elles aussi été bouclées dans la soirée, alors que les soutiens d'Alexeï Navalny ont appelé à manifester à Moscou.
Josep Borrel a confié lundi qu'il n'obtiendra "sans doute pas" la libération d'Alexei Navalny.
"Il n'y a aucune raison de s'ingérer dans les affaires d'un Etat souverain. Nous recommandons que chacun s'occupe de ses propres problèmes", a encore déclaré Maria Zakharova, lors d'une interview au média RBK, citée par les agences russes.