Première exécution fédérale d'une femme en près de 70 ans — États-Unis
- par Thibaud Popelin
- dans Monde
- — Jan 13, 2021
Agée de 52 ans, Lisa Montgomery " a été exécutée au pénitencier fédéral de Terre-Haute", après le feu vert donné par la Cour suprême des Etats-Unis dans la nuit de mardi à mercredi.
Détenue dans un pénitencier fédéral à Terre-Haute dans l'Indiana, Lisa Montgomery, 52 ans, devait recevoir une injection létale dans la soirée de mardi, seize ans après avoir tué une femme enceinte afin de lui voler son foetus.
"Les États-Unis ont procédé ce mercredi 13 janvier, dans l'État d'Indiana, à la première exécution fédérale d'une femme depuis près de 70 ans a annoncé le département de la Justice américain". "Les informations présentées à la Cour contiennent de nombreuses preuves que l'état mental actuel de Mme Montgomery est si éloigné de la réalité qu'elle ne peut pas comprendre rationnellement le motif du gouvernement pour son exécution", a écrit le juge dans sa décision de surseoir à son exécution.
Mais la Cour suprême largement en faveur de Trump en a décidé autrement en validant la demande du ministère de la Justice de poursuivre jusqu'au bout la peine pour le crime horrible perpétré par Lisa Montgomery.
Lisa Montgomery avait étranglé une femme en 2004 avant de lui arracher son fœtus de 8 mois.
Cette condamnation rarissime portée par Trump, favorable à la peine de mort, ignore ainsi la demande de clémence avancée par les soutiens de Lisa.
Les avocats de la condamnée ont fait valoir que Lisa Montgomery n'était pas dans un état mental compatible avec son exécution. Prétextant vouloir lui acheter un terrier avant de lui ouvrir l'utérus, prendre le bébé, et abandonner la victime dans une mare de sang. L'avocate de celle-ci, Kelley Henry, a qualifié cette nouvelle exécution de "vicieuse", évoquant dans un communiqué "la soif de sang d'une administration en faillite".
Malgré le recul de la peine capitale aux Etats-Unis et dans le monde, l'administration Trump a renoué en juillet, après 17 ans de pause, avec les exécutions fédérales et les enchaîne depuis à un rythme jamais vu, souligne l'Agence France presse. Dix Américains ont reçu depuis l'été des injections létales à Terre-Haute et l'administration Trump prévoit, outre Lisa Montgomery, d'exécuter deux hommes cette semaine: Corey Johnson jeudi et Dustin Higgs vendredi.
Là encore, une bataille judiciaire féroce est engagée. Car une exécution mobilise des dizaines de personnes dans un environnement clos, propice à la propagation du virus. "C'est insensé", a dénoncé sur NPR le sénateur démocrate Dick Durbin, en annonçant l'introduction d'une loi visant à mettre un terme aux exécutions fédérales. Pour cette raison, les Etats américains, y compris le très répressif Texas, ont suspendu les exécutions depuis des mois.
A contre-courant, l'administration de Donald Trump a au contraire affiché sa détermination à procéder au maximum d'exécutions, avant de quitter le pouvoir.
De son côté, le président élu Joe Biden, qui prêtera serment le 20 janvier prochain, est un opposant à la peine capitale et a promis de travailler avec le Congrès pour l'interdire au niveau fédéral.