Canada : perpétuité pour l'auteur de l'attentat terroriste contre une mosquée de Québec
- par Carole Baillairge
- dans Divertissement
- — Fév 11, 2019
Jugeant la peine de 150 ans de prison déraisonnable et celle de 25 ans insuffisante, la Cour supérieure, qui a reconnu le caractère terroriste des gestes d'Alexandre Bissonnette bien qu'il n'ait pas été poursuivi pour terrorisme, a finalement statué sur une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 40 ans.
Lors de son procès, l'an dernier, l'accusé avait plaidé coupable des six chefs d'inculpation pour assassinat et six pour tentative d'assassinat qui avaient été retenus contre lui.
Les procureurs avaient requis la perpétuité sans possibilité de sortir de prison au terme d'une période de sûreté. "Le juge François Huot a indiqué qu'une période de sûreté " de 35 à 42 ans " était une sentence " juste et raisonnable ".
C'était il y a deux ans: un jeune Canadien tuait six fidèles à la mosquée de Québec.
Il a également relevé que la santé mentale de Bissonnette, et notamment ses obsessions autour du suicide, avait eu une influence sur son acte.
A 19H55 le dimanche 29 janvier 2017, fusil à la main, Alexandre Bissonnette franchissait la porte principale de la mosquée de Québec et ouvrait le feu de sang-froid sur la quarantaine d'hommes et les quatre enfants qui bavardaient après la prière dans la grande salle du rez-de-chaussée. Six hommes tombent sous ses balles et cinq sont grièvement blessés. Le juge a déclaré que le jour des meurtres "restera pour toujours inscrit en lettres de sang de l'histoire de cette ville, de cette province, de ce pays". Présents parmi les 250 personnes du public, ses parents ont écouté le verdict en essuyant des larmes, tout comme plusieurs amis et proches des victimes, a constaté une journaliste de l'AFP. Informaticien, professeur d'université ou épicier, ils étaient tous intégrés à la vie québécoise depuis de longues années.
Le jeune Québécois, ex-étudiant en sciences politiques séduit par les idées nationalistes et suprémacistes, a mené "une attaque préméditée, gratuite, sournoise et meurtrière", a résumé magistrat.