L'Arabie Saoudite réduit sa production pour remonter faire les cours — Pétrole
- by Xavier Trudeau
- in Financer
- — Nov 12, 2018
Les membres de l'Opep (Organisation des payx exportateurs de pétrole) représentent à eux seuls le tiers de la production mondiale de brut. Craignant une surabondance de l'offre, le ministre de l'Energie du premier exportateur mondial de pétrole a annoncé le 10 novembre une baisse de production de 0,5 million de barils par jour en décembre.
En marge d'une réunion de l'Opep, l'Arabie Saoudite a annoncé une nouvelle baisse de sa production le mois prochain pour lutter contre la faiblesse des cours du brut. "Les exportations de brut du royaume (saoudien) pour décembre seront de 500 000 barils par jour moins élevées qu'en novembre", a indiqué à la presse M. Al-Faleh, s'exprimant lors d'une réunion à Abou Dhabi de pays membres de l'OPEP et non membres de l'Organisation. La Russie s'est elle aussi engagée à s'aligner sur tout nouvel accord permettant de limiter la production.
L'Arabie saoudite, qui a récemment lancé une série de projets pour sortir de son hyperdépendance au pétrole, a grandement souffert financièrement ces dernières années à la suite de l'effondrement des cours en 2014.
D'ici la réunion de Vienne, les producteurs continueront d'être attentifs aux données du marché, pouvant fluctuer, "mais si nous devons réduire la production d'un million de barils par jour, nous le ferons", a insisté le ministre saoudien de l'Energie.
Le ministre saoudien a par ailleurs relevé qu'il y avait eu une accumulation des stocks et affirmé que "les 25 (pays) producteurs ne permettraient pas que cela se poursuive".
Selon Fawad Razaqzada, analyste pour Forex.com, les responsables doivent discuter probablement " de la nécessité d'un retour à un respect de l'accord à 100 % ", après la décision de Washington d'accorder des exemptions à huit importateurs de pétrole iranien.
"L'Arabie saoudite passe à l'action face à la baisse du marché en annonçant volontairement qu'elle va réduire ses exportations", estimait lundi Stephen Innes, directeur du trading Asie-Pacifique chez Oanda à Singapour. Les États-Unis, dont l'accélération de la production de pétrole de schiste a fait bondir la production globale de brut, n'ont pas fait de déclaration à ce stade.
La récente diminution des prix résulte notamment d'une demande en baisse de la Chine, le plus grand importateur, et de l'impact moins important que prévu des sanctions américaines contre le secteur énergétique iranien, qui menaçaient de faire baisser l'offre mondiale et de faire grimper les prix.
La surproduction de pétrole, doublée d'une crainte de la baisse de la demande chinoise ont déjà fait chuter le baril de 20% en un mois, après une hausse spectaculaire en octobre. Une baisse désormais jugée "excessive à court terme" par les experts de Mirabaud Securities. Une chute liée aux craintes d'une demande en berne et à une hausse de la production. Le prix du baril de Brent est passé vendredi sous la barre des 70 dollars pour la première fois depuis avril.
L'indice Stoxx Europe 60 Oil & Gas qui réunit 22 entreprises pétrolières et parapétrolières européennes s'adjugeait 1,14% lundi matin vers 11h00, avec de belles progressions à noter pour TechnipFMC (+3,01%) et Total (+0,73%) à la Bourse de Paris.