Rencontre historique en Corée, défaite des dirigeants des États-Unis
- by Thibaud Popelin
- in Monde
- — Jan 13, 2018
Pyongyang, qui a réchauffé le climat de défiance entre les deux nations en confirmant mardi sa présence aux Jeux, n'a pas fait connaître sa réponse sur ce point spécifique.
Après deux années de tensions sur la péninsule, en raison de l'accélération du programme nucléaire de Pyongyang, la situation s'est brusquement apaisée depuis le Nouvel An.
"Les deux camps voulaient une victoire et ils l'ont obtenue", commente John Delury, professeur à l'Université Yonsei de Séoul.
Les médias sud-coréens ont également laissé entendre que Pyongyang pourrait envoyer d'éminents représentants, dont la petite soeur de Kim Jong-un, Yo-Jong, haute dirigeante du parti unique au pouvoir.
La dernière participation de la Corée du Nord aux JO d'hiver remonte à 2010, à Vancouver.
Séoul et Washington avaient au préalable accepté de reporter à l'après-JO leurs exercices militaires annuels conjoints, que Pyongyang considère comme la répétition d'une invasion. Pour Go Myong-Hyun, analyste à l'Institut Asan des études politiques de Séoul, le Nord s'est ainsi forgé une "contenance stratégique", un bouclier contre une éventuelle frappe militaire américaine que l'administration Trump présente régulièrement comme une "option".
Il est à noter que les États-Unis ont été totalement hors-course sur cette affaire. Et le téléphone rouge transfrontalier entre les deux Corées a repris du service.
Il y a "de nombreux problèmes" a régler entre les deux parties, a-t-il ajouté, mettant en garde contre de futurs "obstacles inattendus".
Séoul s'efforce de présenter la compétition comme une "Olympiade de la paix", mais pour que l'expression prenne son sens, la participation du Nord est essentielle.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud sont toujours techniquement en guerre contre la Corée du Nord après que le conflit qui a fait rage entre 1950 et 1953 dans la péninsule s'est achevé sur un cessez-le-feu et non un traité de paix.
À ce jour, un seul couple nord-coréen de patinage artistique formé de Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik s'est qualifié fin septembre pour les Jeux mais la Corée du Nord a laissé passer la date limite du 30 octobre pour les inscrire. En juillet, la Corée du Nord procède à deux tirs de missile intercontinental: "Tout le territoire américain est à notre portée", déclare Kim Jong-Un.
"Le président Trump a indiqué qu'il était ouvert à des pourparlers entre les États-Unis et la Corée du Nord en temps et en heure et si les circonstances s'y prêtent", a indiqué la Maison Blanche dans un compte rendu de sa conversation avec le président Moon Jae-In. La Corée du Nord en a réalisé trois en deux ans.
Le leader de la délégation de négociateurs sud-coréens, Cho Myoung-gyon (à gauche) serre la main de son homologue nord-coréen, Ri Son-gwon, lors des premiers pourparlers entre les deux pays en plus de deux ans, le 9 janvier 2018 à Panmunjom, dans la zone démilitarisée.