Ils refusent de la surclasser, la passagère fait arrêter l'équipage — Air France
- by Thibaud Popelin
- in Monde
- — Nov 14, 2017
Un syndicat dénonce les conditions " inacceptables " dans lesquelles un équipage de la compagnie aérienne Air France a été traité lors d'une escale à Buenos Aires, après la plainte abusive d'une passagère ayant des liens de parenté avec des magistrats locaux.
Il n'a été interrogé que le soir par un juge et un ancien vice-ministre argentin de la justice, père de la plaignante, avant d'être relâché sans excuse ni explication, ajoute le syndicat, selon lequel les autres membres de l'équipage retenus ont été entendus tout l'après-midi et jusqu'en soirée. L'un à l'adresse de Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, l'autre à Maria Del CarmenSqueff, l'ambassadrice d'Argentine en France.
Le SNPNC rapporte que l'équipage du vol AF 228 du 29 octobre 2017 à destination de Buenos aires a vécu 48 heures d'angoisse à Buenos Aires. Il demande en particulier à l'ambassade d'Argentine en France de faire toute la lumière sur cette " affaire inacceptable ", et diligenter une enquête " afin d'apporter les garanties qui permettront aux équipages Air France de retrouver la sérénité indispensable à la bonne réalisation de leurs missions en Argentine ".
Assise près du hublot en classe économique, elle s'était plainte pendant le vol de son voisin, sans mentionner à l'équipage l'épisode de la masturbation.
Selon des sources proches de l'enquête citées par Europe 1, la passagère, médecin de 29 ans, a en fait accusé son voisin de s'être masturbé dans l'avion - sans le préciser aux PNC.
De son côté, le passager visé par la plainte, un Français d'une trentaine d'années selon Le Figaro, est placé pendant 24 heures en isolement, sans accès à une quelconque aide. Mardi, il devait déposer devant le juge fédéral de Lomas de Zamora, une banlieue de Buenos Aires dont dépend l'aéroport d'Ezeiza. Les mêmes sources indiquent que l'équipage avait proposé à la passagère de changer de place avant le départ du vol, mais elle avait refusé.
A l'atterrissage, et à la suite d'une plainte de cette même passagère, une partie de l'équipage est contraint de se rendre au commissariat de l'aéroport et d'y rester 6h explique le SNPNC qui relate l'histoire sur Facebook.
Au palais, le chef de cabine principal a été "enfermé dans une pièce d'un mètre carré, sans possibilité de s'asseoir, ni de boire et manger et ce pendant plusieurs heures", sans "aucune explication" et alors que "deux gardes armés étaient constamment placés devant la porte", un "traitement humiliant" qui l'a "profondément bouleversé". Et ce, à la "suite d'accusations proférées par une passagère", visiblement la fille d'un "ancien vice-ministre de la Justice".
"Personne n'a été retenu indument".